Texte de Christiane Laforge

lu à la présentation de Jean-Philippe Tremblay,

au Gala de l'Ordre du Bleuet, le 19 juin 2010


«Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années.» Corneille ne connaissait pas encore Jean-Philippe Tremblay quand il a écrit cette réplique du «Cid». Et pourtant! Comment mieux décrire l’époustouflante carrière de ce musicien de 31 ans qui donne de l’éclat à la fierté qu’il nous inspire.

Issu d’une famille rompue aux affaires, Jean-Philippe aborde la musique à l’alto dès l’âge de cinq ans. Dix ans plus tard, en l’absence inopinée du chef de l’Ensemble du Conservatoire, le jeune altiste de 15 ans s’empare impulsivement de la baguette et dirige ses pairs dans l’ouverture de l’Italienne à Alger de Rossini. Coup de cœur pour une baguette magique qui va le propulser rapidement au sommet!

Jean-Philippe nous étonne depuis sa prime jeunesse, par des études menées avec brio au Conservatoire de musique de Chicoutimi et à l'Université de Montréal en alto, écriture musicale et direction d'orchestre. Études complétées, en 1998, par sa formation à la Royal Academy of Music à Londres, à l'École Pierre Monteux ainsi qu’au Tanglewood Music Center auprès des réputés Robert Spano, Seiji Ozawa, André Prévin, Jorma Panula et Michael Jinbo.

Fondateur de la société de production Cantus Firmus à Chicoutimi, chef d’orchestre occasionnel de l’Orchestre des Jeunes du Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’altiste devient, au cours de l'été 2000, le plus jeune chef canadien de l'histoire à être admis à titre de Conducting Fellow au prestigieux Tanglewood Music Center. Il n’a pas encore 30 ans qu’il a déjà dirigé les plus grands orchestres philharmoniques du monde. Et pourtant, jusqu’à ce jour son cœur et sa baguette sont tout acquis à l’Orchestre de la francophonie qu’il a fondé à l’âge de 23 ans. En janvier dernier, le jeune chef concluait un projet fou, avec l’Orchestre et le Chœur de la francophonie, en réalisant l’enregistrement de Beethoven Live, première commercialisation de l’intégrale des symphonies de Beethoven par un orchestre canadien.

Le succès est la réponse du travail accompli. Jean-Philippe récolte autant qu’il a semé. «Les spectateurs de l'Orchestre philharmonique de Londres lui ont accordé une ovation debout. La reine Sofia d'Espagne l'a félicité dans sa loge de Madrid. La foule de Vienne l'a tellement applaudi qu'il est revenu plus de 12 fois sur scène pour la saluer», relate le journaliste Daniel Côté dans Le Quotidien. Seul Canadien à la finale du Concours international de direction d'Orchestre Dimitris Mitropoulos d’Athènes en Grèce, il y remporte l’Orchestra's préférence Award 2002 et une mention d’honneur du jury. Premier récipiendaire du Prix Joyce Conger pour les Arts de la Scène, lauréat du Roise Roitman Award, il est membre honoraire à vie du Golden Key International Society.

Aujourd’hui, bardé de récompenses et d’honneurs, il revient du Venezuela où il a travaillé avec l'Orchestre symphonique Simon Bolivar, alors qu’il venait à peine de participer à l’ouverture de l’exposition universelle de Shanghai, où il a dirigé le 4e Concerto d'André Mathieu interprété par son ami, le pianiste Alain Lefèvre.

Le talent est un don. Et Jean-Philippe en est grandement pourvu. La générosité est un choix. Et nous en cueillons les fruits. Ce jeune Chicoutimien, dont le mien suivant «Chicouti» se veut le nôtre, demeure très présent dans sa région natale. Il répond toujours présent pour soutenir autant les jeunes du Conservatoire que la Société d’art lyrique du Royaume et autres organismes culturels de la région, nous convainquant, plutôt que l’inverse, qu’il nous est reconnaissant d’avoir eu confiance en lui, de l’avoir soutenu et de l’aimer.

Le 19 juin 2010

Jean-Philippe Tremblay

Maestro visionnaire d'une remarquable générosité

fut reçu membre de L’Ordre du Bleuet

***

jeudi 1 août 2013

Jean-Philippe Tremblay à travers le monde

 
 
Ce jeudi, le plaisir de retrouver Johanne De LaSablonnière, auteure d'un reportage sur l'exceptionnel chef d'orchestre Jean-Philippe Tremblay, publié dans le Courrier du Saguenay.

Jean-Philippe Tremblay
Photo Le courrier du Saguenay


Johanne DeLaSabonnière
 
 
 
 
 
 

 
 
 

mardi 23 juillet 2013

Jean-Philippe tremblay : démocratiser la musique classique



Publié le 22 juillet 2013 à 14h36 | Mis à jour le 22 juillet 2013 à 14h36

Jean-Philippe Tremblay
Photo Le Quotidien - Archives

    
Joël Martel
Le Quotidien

(CHICOUTIMI) Quand musique classique et implication sociale font bon ménage, les chances sont énormes pour que le chef d'orchestre Jean-Philippe Tremblay soit dans les parages. Alors que l'Orchestre de la Francophonie entamera sous peu sa treizième saison, le fondateur de cet ensemble travaille de plus en plus à démocratiser la musique symphonique.

À seulement 34 ans, la feuille de route de Jean-Philippe Tremblay a tout pour donner des complexes à quiconque de sa génération. À la fois musicien prodigieux et jeune chef d'orchestre énormément en demande autour du monde, l'homme originaire de la région est en plus doté d'une humilité pas possible.

En 2001, Jean-Philippe Tremblay était mandaté afin de mettre sur pied un orchestre à l'occasion des Jeux de la Francophonie d'Ottawa-Hull. En aura donc résulté l'Orchestre de la Francophonie (OF) qui, à l'époque, était destiné à n'exister que le temps d'une saison. Toutefois, l'expérience aura tellement plu aux musiciens qui y auront pris part que Tremblay aura tout mis en branle afin que l'OF ait droit à un second souffle. La persévérance aura triomphé en vue du succès remporté par la deuxième saison de l'OF et, désormais, il s'agit d'un ensemble incontournable.

Au regard de la treizième saison annoncée par l'OF, on peut s'étonner de la présence à l'affiche du musicien Jean-Philippe Goncalves, notamment à la tête du projet aux sonorités électroniques Beast. Or, aux dires de Tremblay, cela va directement en lien avec la mission de l'OF. «Nous désirons que l'OF soit un tremplin pour les jeunes musiciens professionnels. Mais aussi, nous avons comme objectif de sortir la musique classique de l'image snob qui y est rattachée. C'est important de trouver des façons d'intéresser les plus jeunes à cette approche de la musique.»

Dans le même ordre d'idées, ce concert en compagnie de Goncalves sera présenté en collaboration la Société des arts technologiques. L'objectif, rien de moins que de proposer une idée de ce à quoi ressembleront les concerts de demain. «Depuis 200 ans, les concerts de musique symphonique ont toujours adopté le même type de mise en scène. Pourtant, rien n'interdit de moderniser l'approche scénique de la musique classique. C'est pourquoi nous profiterons des textures électroniques de Goncalves afin de les adapter au côté scénique. Par exemple, les gens de la SAT ont préparé un dispositif à l'aide de Kinect afin de capter les mouvements des musiciens sur scène pour ainsi être traduits par des jeux de lumière.»

Outre ces innovations technologiques, l'OF offre aussi une nouvelle approche auprès du jeune public. En effet, les musiciens impliqués dans l'OF se doivent de s'investir en tant qu'individu. «La Fondation du docteur Gilles Julien est une cause qui nous tient énormément à coeur et particulièrement son volet du Garage à musique. Les musiciens de l'OF fournissent donc de leur temps afin de partager leurs connaissances auprès de jeunes musiciens pour enfin leur donner l'occasion de se produire devant un public.»

Cette volonté de diffuser la musique classique est d'ailleurs omniprésente chez Jean-Philippe Tremblay. Au moment de s'entretenir avec Le Quotidien, Tremblay effectuait une visite express de quelques jours au Québec avant de repartir pour le Costa Rica. «Je participe au projet Youth Orchestra of the Americas. L'un des mandats de cet orchestre est d'amener la musique classique dans les endroits où elle est inaccessible. D'ailleurs, l'un des concerts qu'on a donnés au Panama était le premier du genre à avoir eu lieu dans cette ville. Il y avait des gens de tous les âges et c'était un moment unique.»

Bien que la treizième saison de l'OF se tiendra à Montréal du 24 juillet au 17 août, le chef d'orchestre garde toujours en tête ses origines. Lorsqu'on l'interroge à propos du Saguenay, celui-ci n'a que de bons mots. «Je ne veux pas donner dans le chauvinisme, mais notre région est très impressionnante en matière de musique symphonique. Pour avoir beaucoup voyagé, les gens du Saguenay démontrent une grande ouverture envers la musique classique et ça, c'est sans compter le nombre de musiciens talentueux qu'on y retrouve et les actions posées par ceux-ci pour diffuser la musique auprès de tous.»

Qui sait, peut-être aurons-nous droit un jour à sa vision futuriste du spectacle de demain...

Jmartel@lequotidien.com

mardi 3 août 2010

Jean-Philippe Tremblay rencontre Le Soleil



Jean-Philippe Tremblay 
mène aujourd'hui une carrière internationale. 
© Photo Le Soleil - Patrice Laroche

 Le musicien et le chef




(Québec) Jean-Philippe Tremblay est surtout connu comme chef d'orchestre. Mais le jeune maestro est également altiste.
«La musique de chambre pour alto est un répertoire magnifique. Je me fais une joie et un devoir de continuer de pratiquer chaque jour.» Il dit garder ainsi un contact direct avec le son, ce que lui permet plus difficilement sa baguette.
Depuis quelques années, Jean-Philippe Tremblay a la chance de jouer sur un alto Guillami 1754 prêté par la Fondation Canimex. «Un vrai bonheur», qu'il traîne partout sur la route avec lui. Il souligne que le métier de chef en est un de solitaire, à voyager souvent trois semaines par mois. «Quand je rentre dans ma chambre d'hôtel après les répétitions, en prenant mon instrument, j'ai l'impression de retrouver un vieil ami.» Il conserve à son agenda une quinzaine de concerts comme altiste par an.
Jean-Philippe Tremblay est tombé amoureux de la sonorité de l'alto à 11 ans. Plus tôt, il a fait ses débuts en musique au violon. Il faut alors remonter à l'école primaire, au Saguenay. Il garde un très bon souvenir de son premier professeur, soeur Jeannette Plourde. «Elle avait une approche très humaine, toujours tournée vers le respect du compositeur, de la partition. Elle enseignait à mettre son ego de côté pour laisser le texte musical parler. Elle m'a beaucoup influencé.»
De l'archet à la baguette
Plus tard, il a étudié l'alto, la composition et la direction d'orchestre au Conservatoire de musique du Québec à Chicoutimi et à la faculté de musique de l'Université de Montréal. Il a aussi fait des camps d'été, notamment celui du Domaine Forget, à Saint-Irénée. Trois fois. «Mes parents ont une maison à La Malbaie. On est toujours allés au Domaine où j'ai entendu des concerts mémorables [sa famille aime la musique sans en jouer]. Ensuite, j'ai eu le goût d'y aller.»
Celui qui est porte-parole du Festival international du Domaine Forget cette année ne tarit pas d'éloges sur l'institution et son Académie, les professeurs invités, la salle Françoys-Bernier... «Et le coup d'oeil! La nature environnante inspire à faire de grandes choses en musique.»
Jean-Philippe Tremblay est aussi passé par l'École Pierre Monteux dans le Maine et a été sélectionné au Tanglewood, la résidence d'été de l'Orchestre symphonique de Boston. «Ça, c'est l'absolu sur la planète.» Il a eu la chance de travailler là-bas avec Seiji Ozawa. «Du point de vue technique, il est un des plus grands chefs. Chaque geste est tellement précis. C'est quelqu'un qui fait beaucoup d'arts martiaux, il est magnifique à voir et sa relation avec l'orchestre était extraordinaire.»
Parmi ses influences, Jean-Philippe Tremblay compte aussi Charles Dutoit, qu'il considère comme un musicien hors pair, un grand bâtisseur. Il souligne qu'il a eu la chance de jouer sous sa direction alors qu'il étudiait au Royal Academy of Music à Londres.
Avec tout ce bagage, Jean-Philippe Tremblay mène aujourd'hui une carrière internationale. Il est chef invité de l'Orchestre national de France, de l'Orchestre de chambre de Londres... Il était de l'ouverture de la dernière Exposition universelle avec l'Orchestre symphonique de Shanghai.
Ailleurs et au pays
Au pays, il se consacre à un projet qui lui tient beaucoup à coeur, l'Orchestre de la Francophonie (OF), dont il est directeur artistique depuis les débuts. «Tout ça est parti du volet culturel des Jeux de la Francophonie d'Ottawa-Hull en 2001. C'est devenu l'académie d'orchestre canadienne pour les jeunes professionnels.»
Soixante-quatre musiciens ont été retenus par audition cette année. Bien que le programme soit donné majoritairement en français, le directeur insiste pour dire que tout le monde au Canada est accueilli à bras ouverts, peu importe la langue maternelle. «La vraie langue, c'est la musique.»
Dévoué à cette mission depuis bientôt 10 étés, le jeune chef est loin de se plaindre de ne pas avoir de vacances. «Pour moi, c'est très rafraîchissant de revenir avec des jeunes pour qui la musique n'est pas encore un travail, mais est au stade de passion. Ce qui leur manque en expérience, on le compense en énergie.»
Avec son orchestre renouvelé, Jean-Philippe Tremblay a exploré différents répertoires. Il a notamment enregistré deux disques voués à Bruckner (un compositeur qu'il aime beaucoup), en plus du coffret Beethoven Live. Pour les 10 ans de l'OF l'an prochain, deux projets de disque sont  prévus, en plus d'une tournée en Chine.
Dans trois ou quatre ans, Jean-Philippe Tremblay aimerait que son académie estivale devienne annuelle. «Une résidence à l'année permettrait de donner une formation beaucoup plus proche d'un vrai orchestre, avec un paquet de chefs invités et des solistes.» Et même s'il aura sans doute des engagements ailleurs, il sera toujours dans les parages. «C'est mon bébé.»


Les sens de Jean-Philippe Tremblay


La plus belle chose que vous ayez vue?
La première fois que j'ai mis les pieds en Cornouailles, ces belles falaises qui se jettent dans l'Atlantique nord. Ç'a été un beau moment visuel et auditif avec le bruit des vagues.


L'odeur qui vous rappelle votre enfance?
La campagne au Saguenay, l'odeur de la nature, des conifères.


Qu'est-ce qui vous touche?
El Sistema au Vénézuela [un programme d'éducation musicale qui touche au-delà de 400 000 enfants) a été une révélation complète. Que la musique serve comme outil social, que l'orchestre devienne un mode de vie pour sortir les jeunes de la rue, c'est extraordinaire...

Les sons que vous préférez entendre?
Un accord d'orchestre bien calibré dans une grande salle de concert. Un accord pianissimo, quelque chose de très doux quand on ne distingue même pas les instruments. Quand ça arrive, vous avez une espèce de miniorgasme.


Qu'est-ce qui vous fait saliver?
Tous les pinots noirs. Ma copine et moi, on a même fait notre voyage de noces dans la Vallée de Nappa.

Où serez-vous dans 20 ans?
Je serai certainement en répétition en train de préparer un programme. Le métier de chef d'orchestre est le métier d'une vie, il n'y a pas de retraite.


lors du Gala 2010 de l'Ordre du Bleuet 
est félicité par le président d'honneur, 
Michel Simard, président éditeur au Progrès du Saguenay
© Photo Michel Tremblay - Le Quotidien

Jean-Philippe Tremblay: le plaisir de diriger à Québec...

(Québec) Il est né à Chicoutimi, il vit aujourd'hui à Montréal, entre deux voyages à l'étranger. Mais régulièrement, il s'arrête chez nous. Et avec plaisir. «Depuis quelques années à Québec, ce sont juste de grands moments de musique pour moi», lance le jeune chef d'orchestre Jean-Philippe Tremblay.
L'an dernier, il y a eu bien sûr l'enregistrement des neuf Symphonies de Beethoven avec son Orchestre de la Francophonie (OF) au Palais Montcalm. À la mi-juillet, il y était de retour pour quatre concerts dédiés cette fois à Schumann.
Pour Jean-Philippe Tremblay, ces passages à la salle Raoul-Jobin sont une grande chance pour son OF, une académie d'été servant de tremplin aux jeunes musiciens qui veulent poursuivre une carrière professionnelle. «C'est l'une des plus belles salles du pays. Pour travailler l'esthétique sonore, les couleurs, les articulations, c'est le rêve absolu.»
Toujours au Palais Montcalm, en mars dernier, le jeune maestro a été invité à diriger l'Orchestre symphonique de Québec (OSQ) lors d'une soirée consacrée à l'Irlande. «C'est une formation avec qui j'ai beaucoup d'affinités, de plaisir.» Tiens, tiens... Pourrait-il être parmi les candidats à la succession de Yoav Talmi? «On a beaucoup de projets en cours avec eux [les musiciens de l'OSQ]. Je ne peux rien vous dire de précis. Mais j'ai adoré travailler avec eux et certainement qu'on refera de la musique ensemble bientôt.»
À 32 ans, Jean-Philippe Tremblay ne cache pas son désir de développer une relation à long terme avec un grand orchestre. «J'aime bien le mode de vie de chef invité [il devrait d'ailleurs annoncer en novembre une nouvelle nomination comme premier chef invité en Europe]. Mais comme directeur artistique ou musical, on peut vraiment faire évoluer l'orchestre, lui faire découvrir une nouvelle sonorité, une nouvelle façon de programmer... Il faut toutefois trouver le match parfait.»
Il glisse encore que des choses intéressantes s'en viennent au Québec. «Ça me chatouille, mais tout est en retenue, les contrats doivent se signer.» Il faudra donc suivre de près cette jeune baguette.


Condensé Schumann au Domaine Forget

Pour ceux qui auraient manqué la série de concerts avec Jean-Philippe Tremblay et son Orchestre de la Francophonie au Palais Montcalm cet été, un condensé des meilleurs moments sera proposé samedi à 20h30 au Domaine Forget, à Saint-Irénée. Au menu, le Concerto pour piano en la mineur de Schumann, sa Symphonie no 4  et une création d'un jeune compositeur torontois, Staniland. Le pianiste Serhiy Salov agira comme soliste. Billets : 32 $. Réservations : 418 452-3535 ou en ligne sur www.billetech.com

***

samedi 17 juillet 2010

Marie-Aude Turcotte rejoint l'OFC que dirige Jean-Philippe Tremblay



Jean-Philippe Tremblay accueille 
la violoniste Marie-Aude Turcotte dans son orchestre
Photo Courtoisie - Le Quotidien


Une violoniste de la région 

dans l'Orchestre de la francophonie


Pierre Gilbert nous a signalé cette belle nouvelle de Roger Blackburn sur Facebook


 Roger Blackburn


(Québec) Marie-Aude Turcotte de Jonquière a été la seule violoniste de la région à être sélectionnée pour faire partie de l'Orchestre de la francophonie dirigé par Jean-Philippe Tremblay pour les concerts présentés cette semaine au Palais Montcalm de Québec du 13 au 16 juillet.
« C'est ma première expérience de ce genre où il faut travailler de façon rapide pour apprendre les pièces. C'est très énervant quand arrive le moment de monter sur scène car ça ne fait pas longtemps qu'on se prépare », a confié la violoniste de 24 ans, qui joue de son instrument depuis l'âge de 12 ans. Elle concède cependant que son aventure se passe très bien. « Il y a de plus en plus de gens chaque soir et c'est un véritable plaisir de travailler avec le chef d'orchestre Jean-Philippe Tremblay que je connaissais surtout de réputation, même s'il nous avait déjà dirigés dans l'orchestre des jeunes », dit-elle au sujet du chef originaire de Chicoutimi.
L'orchestre de la francophonie est un ensemble créé par Jean-Philippe Tremblay en 2009 avec l'événement « Québec classique-Beethoven » qui a connu un grand succès. Les musiciens étaient de retour au Palais Montcalm pour présenter quatre concerts pour faire redécouvrir les symphonies de Schuman en mettant en vedettes de jeunes et talentueux artistes canadiens comme Marie-Aude Turcotte qui a été sélectionnée.
«Je n'ai pas eu besoin de me rendre à Québec pour une audition. Il m'a suffi de leur faire parvenir un CD que j'avais enregistré ils ont retenu ma candidature comme surnuméraire et quelqu'un s'est désisté ce qui m'a permis de faire partie de l'orchestre», raconte la jeune fille avec beaucoup de fierté.
Pourtant, même si elle avait un père mélomane, la fille de François-Turcotte et de Camille Ménard, qui habitent depuis deux ans à Saint-Fulgence, a développé par elle-même ce goût de jouer du violon. En secondaire I elle s'est inscrite en sport art études et elle a accédé directement au programme même si elle pratiquait le violon depuis seulement quelques semaines. « J'avançais très vite dans ce domaine, mais il faut travailler très fort pour atteindre un certain niveau d'excellence », raconte la violoniste.
Elle se dit très heureuse de faire partie de l'orchestre de la francophonie qui sert de tremplin à de nombreux jeunes musiciens en début de carrière. Cette année, les candidatures de 60 musiciens ont été retenues et ils pourront pendant deux mois concentrer leur travail et leur talent à la présentation de l'intégral des symphonies de Shumann et à un répertoire orchestral diversifié. Après Québec l'orchestre se dirigera au domaine Forget de Charlevoix, à Ottawa, à Lachine et dans les Hautes-Laurentides.
« Pour moi, Jean-Philippe Tremblay est un chef exceptionnel. Il aime ce qu'il fait ça lui parait dans les yeux et sait comment communiquer sa passion », exprime Marie-Aude en mettant fin à l'entrevue, car il ne lui restait que huit minutes sur son téléphone cellulaire.

***



vendredi 16 juillet 2010

Jean-Philippe Tremblay sur vidéo au Gala 2010

Jean-Philippe Tremblay en Chine avec Alain Lefèvre
© Photo La Presse


Quelques minutes pour se souvenir 
d'un grand moment


Gala de L'Ordre du Bleuet
Jean-Philippe Tremblay

Montage de la vidéo Ariel Laforge
Ceci est un extrait
La vidéo complète à venir ici


Le président d'honneur du Gala 2010, Michel Simard, félicite 
le jeune chef d'orchestre, Jean-Philippe Tremblay, 
nommé membre de l'Ordre du Bleuet. 
Malgré tous les honneurs et prix prestigieux qu'il a reçus, 
Jean-Philippe était visiblement très ému.
© Photo Michel Tremblay - Le Quotidien 

***

samedi 3 juillet 2010

Jean-Philippe Tremblay est «Une bombe sur scène» affirme Alain Lefèvre


Père et fils un soir d'émotion
Jean-Daniel  fier de son fils Jean-Philippe Tremblay 
reçu membre de l'Ordre du Bleuet le 19 juin 2010
© Photo Michel Tremblay - Le Quotidien


En guise de présentation, 
nous avons relevés quelques articles de presse publiés en 2010, 
relatant des faits majeurs de la carrière de Jean-Philippe Tremblay. 

Progrès-dimanche
Les Arts, dimanche 31 janvier 2010, p. 50

Jean-Philippe dans les traces de Karajan
Le chef d'orchestre de Chicoutimi produit une intégrale de Beethoven

par Daniel Côté
Chicoutimi - Mardi dernier, le chef d'orchestre originaire de Chicoutimi, Jean-Philippe Tremblay, a mis le point final à un projet un peu fou. Non seulement a-t-il produit la première intégrale "made in Canada" des neuf symphonies de Beethoven, mais ces enregistrements réalisés en compagnie de l'Orchestre de la francophonie ont été mis en boîte lors d'une série de quatre concerts tenus en quatre soirs, l'été dernier, au Palais Montcalm de Québec.

Ce qui, vu de loin, a pu épouser les traits d'une performance sportive, constituait l'aboutissement d'une réflexion étalée sur plusieurs années. Bien avant la rencontre avec le public, en effet, le chef de 31 ans avait approfondi son sujet. Il avait analysé les partitions, comme il se doit, en plus de s'imprégner de l'esprit de l'époque - le début du XIXe siècle - qui a vu naître ces oeuvres fondatrices du répertoire symphonique.

"Il faut connaître le langage de Beethoven, ainsi que le contexte social de son temps. Il avait un esprit populiste. C'est lui qui, le premier, a sorti la musique de la cour en n'étant attaché exclusivement à un mécène. Il l'a ainsi démocratisée", a décrit Jean-Philippe Tremblay mardi, à la faveur d'une entrevue téléphonique réalisée quelques heures avant le lancement du coffret de cinq disques, une initiative de la compagnie Analekta.

Le prix de vente de l'objet, qui tourne autour de 30 $, fait écho à la philosophie du compositeur. Il témoigne de la volonté de rendre ce trésor musical accessible à toutes les bourses. En prime, les mélomanes ont accès à des versions offertes par des surdoués dont la moyenne d'âge se situe à 22 ou 23 ans, des interprètes dont la qualité d'engagement a largement compensé pour les années d'expérience qu'ils ne pouvaient revendiquer.

"J'ai une fierté sans borne pour eux. Leur préparation a été digne d'un grand orchestre", confirme le maestro. Il ajoute que ce projet est arrivé à point nommé, puisqu'aujourd'hui, le monde de la musique se montre plus réceptif à l'égard des jeunes musiciens. "Il y a un mouvement qui va dans cette direction. On invite des chefs de mon âge, par exemple. Il y a 20 ans, un tel enregistrement n'aurait pas été possible", estime le Chicoutimien.

Humilité et énergie

Aborder les symphonies de Beethoven, c'est mettre ses pas dans ceux d'illustres prédécesseurs comme Furtwängler, Karajan et Kleiber, dont on chérit toujours les enregistrements historiques. C'est un peu intimidant, voire paralysant, si on n'y prend garde. Pour trouver ses repères, tout en évitant de se laisser intimider, Jean-Philippe Tremblay a d'abord cerné l'attitude qu'il convenait d'adopter.

"L'un des mots clés est l'humilité. On est le serviteur de cette musique. L'autre mot clé, c'est l'énergie. Beethoven était un révolutionnaire. Il a provoqué une brisure, par exemple, en accordant plus d'importance aux vents. On est donc allés vers le concept d'énergie, mais avec un immense respect du texte", note le chef d'orchestre. Il y a aussi le fait que le passage du temps a allégé le poids des versions de référence. On ne joue plus comme dans les années 50 et 60.

Jean-Philippe Tremblay a interprété les neuf symphonies à Québec, puis à Montréal et Ottawa. Ce sont les premières interprétations qui meublent le coffret, ce qui lui sourit à plus d'un titre. D'abord, il évoque les qualités acoustiques du Palais Montcalm, l'une des meilleures salles d'Amérique depuis sa récente cure de Jouvence. Et puis, il relève l'avantage que procure le fait de jouer devant un public. On s'éloigne de la perfection pour gagner en émotion.

"Il y a un ou deux toussotements, un ou deux accrochages aussi, mais la présence de près de 1000 personnes dans la salle a nourri l'orchestre. Elle a procuré une énergie qu'il serait difficile de reproduire en studio, indique le jeune chef. C'est vrai qu'il s'agissait d'un marathon, mais les musiciens ont été extraordinaires. En plus, on sent bien l'évolution du style de Beethoven parce que, contrairement à d'autres, il a écrit ses symphonies dans l'ordre où elles nous ont été transmises."
© 2010 Progrès-Dimanche. Tous droits réservés.

Un musicien convoité
L'Amérique et l'Europe lui font les yeux doux

par Daniel Côté
Chicoutimi - Jean-Philippe Tremblay aime la liberté que lui procurent ses nombreux engagements à titre de chef invité. Même si les offres continuent de s'empiler sur son bureau - ou son portable? -, il n'est pas pressé d'assumer la direction artistique d'une formation autre que l'Orchestre de la francophonie.

Encore récemment, deux orchestres anglais se sont ajoutés à la liste de ses prétendants. L'Amérique et l'Europe lui font les yeux doux, mais il n'est pas question de s'engager pour s'engager, ne serait-ce que pour 15 semaines par année. Avant de signer quelque part, le musicien originaire de Chicoutimi veut prendre ses aplombs.

"Ce n'est pas bon d'aller trop vite. Il ne faut pas faire ces choses à moitié, explique Jean-Philippe Tremblay. Si je m'engage, je veux ça aille vers autre chose, être plus international en ce qui touche les effectifs, par exemple, ou penser à d'autres médias que le disque."

C'est ainsi qu'il a refusé de devenir chef principal de l'Orchestre de la radio du Danemark, une décision prise avec sérénité en dépit des qualités propres à cette formation. "Comme dans un "blind-date", ce n'était pas le bon match", résume le jeune maestro.

De Québec à Shanghai

Plus occupé que jamais, Jean-Philippe Tremblay participera à 75 concerts au cours de la prochaine saison, ce qui constitue un sommet pour lui. Certains auront lieu près d'ici, comme celui du 17 mars en compagnie de l'Orchestre symphonique de Québec. Au menu, en ce soir de Saint-Patrick: des poèmes symphoniques irlandais.

Un autre événement à marquer d'une pierre blanche aura lieu à Shanghai, les 8 et 9 mars. "Ce sera un bel honneur que d'ouvrir l'exposition universelle en présentant le 4e Concerto d'André Mathieu avec mon ami, le pianiste Alain Lefèvre", indique le Chicoutimien. Il aura aussi l'occasion de travailler avec l'Orchestre symphonique Simon Bolivar, au Vénézuela. Ce projet se concrétisera à la fin d'avril et lui permettra de côtoyer les jeunes musiciens qui en font partie. "Tous les grands chefs sont passés par là", s'enthousiasme Jean-Philippe Tremblay.

Altiste, autant que chef d'orchestre, il demeure profondément attaché à la musique de chambre. Souvent, les orchestres qui l'accueillent comptent quelques musiciens qui partagent cette passion, particulièrement en Europe. "J'aime participer à des programmes avec eux. L'atmosphère est collégiale", souligne le musicien.

Pour revenir à ses déplacements, ils lui pèsent moins lourd qu'on l'imagine. Certes, il faut composer avec les aéroports, les procédures, mais chaque destination comporte sa récompense. "C'est bon de changer d'orchestre, plaide Jean-Philippe Tremblay. Cette saison, j'en ai vu une quinzaine et je trouve ça formateur. C'est un style de vie que j'aime."
© 2010 Progrès-Dimanche. Tous droits réservés.
***
Le Soleil
Arts et spectacles, mercredi 16 juin 2010, p. 41

L'Orchestre de la francophonie canadienne dans la région
Après Beethoven, Schumann

par Alexandra Perron
L'Orchestre de la francophonie canadienne (OFC), avec son jeune chef en tête, Jean-Philippe Tremblay, est de retour dans la région cet été. Après avoir offert l'intégrale des symphonies de Beethoven au Palais Montcalm en 2009, l'ensemble célèbre cette année Robert Schumann, qui aurait eu 200 ans le 8 juin.

Un autre bicentenaire, celui de Chopin, éclipse un peu trop celui de Schumann, selon Jean-Philippe Tremblay. Il se réjouit donc de faire redécouvrir les symphonies et les concertos du compositeur romantique allemand lors de la tournée qu'il entame en juillet avec son OFC.

Depuis 2001, le jeune maestro dirige cette académie orchestrale estivale qu'il a fondée.

"Cet été, on atteint le chiffre magique de 1000 musiciens qui sont passés chez nous", dit-il. Des quelque 300 instrumentistes entendus en auditions pour la présente saison - un nouveau partenariat avec les Jeunesses musicales du Canada facilitera dorénavant la démarche - , l'organisation en a retenu 64. Ils ont entre 18 et 30 ans, quatre sont originaires de Québec, 55 % viennent de l'extérieur de la province et tous s'apprêtent à vivre une expérience proche de celle du travail.

Horaire de fou

Après un passage au Centre national des arts d'Ottawa, puis 10 jours de résidence à Montréal où ils répéteront, passeront de fausses auditions, rencontreront des agents d'artistes, des physiothérapeutes pour prendre soin de leur corps... ils se lanceront dans une série de concerts.

"On fait exprès d'avoir un horaire de fou, comme dans la vie", souligne le chef.

Les 13, 14, 15 et 16 juillet, tout le monde s'arrêtera au Palais Montcalm pour offrir les symphonies de Schumann. Une oeuvre différente sera jouée chaque soir, en ordre chronologique et agrémentée de quelques pièces concertantes. L'ensemble sera alors accompagné des solistes Justine Pelletier pour livrer le Concerto pour piano no 4 de Beethoven, Robert Uchida pour interpréter le Concerto pour violon de Brahms, Elissa Cassini qui jouera le Concerto pour violon de Schumann et Serhiy Salov qui offrira le Concerto pour piano de Schumann. Ce dernier soliste se joindra à nouveau à l'OFC le 7 août pour le concert donné au Domaine Forget.

À Québec comme à Saint-Irénée, il sera possible d'entendre également Only Darkness, une oeuvre commandée au jeune compositeur torontois Andrew Staniland.

Cette année, Jean-Philippe Tremblay et sa formation enregistreront un disque en studio à Montréal et non pas en direct du Palais Montcalm comme en 2009. Histoire de donner une autre expérience aux instrumentistes.
© 2010 Le Soleil. Tous droits réservés.
***

La Presse
Arts et spectacles, lundi 10 mai 2010, p. ARTS SPECTACLES2

EXPOSITION UNIVERSELLE 2010
Concert d'ouverture du pavillon canadien à Shanghai
Lefèvre et Mathieu triomphent

De Repentigny, Alain
Shanghai - On pourrait dire sans risque de se tromper que le spectacle de la cérémonie d'ouverture du pavillon canadien à l'Exposition universelle de Shanghai, samedi soir, a été celui d'Alain Lefèvre. Le pianiste serait pourtant le premier à protester. Pour lui, ce concert avec l'Orchestre symphonique de Shanghai, sous la direction de Jean-Philippe Tremblay, était d'abord et avant tout l'affaire d'André Mathieu.

C'est un Lefèvre visiblement ému que nous avons rencontré dans sa loge après la soirée: "Ce fut une semaine très stressante pour moi: Montréal (le même Concerto No 4 de Mathieu avec l'OSM), trois concerts de suite en Abitibi, un saut à Paris et pouf! je me suis retrouvé à Shanghai. Je me suis demandé comment ça allait se passer entre Mathieu et les Chinois. Quand tu joues du Beethoven et du Chopin, tu t'attends à ce qu'ils soient en terrain connu. Mais nous sommes arrivés il y a deux jours devant un orchestre qui n'avait jamais entendu parler de Mathieu. Pourtant, dès la première répétition, les musiciens ont applaudi, ils étaient émus. Et ce soir, le plus beau compliment pour nous, ils étaient sur le bout de leur chaise!"

Lefèvre poursuit: "Et il y a cette tribune qu'on a eue en Chine. J'ai fait deux ou trois émissions de télé, dont une avait une cote d'écoute de 40 millions de spectateurs. Quarante millions de personnes en Chine ont entendu André Mathieu et, depuis deux jours, sur mon site internet, on est dans le tapis! C'est donc mission accomplie."

Lefèvre qualifie le chef Jean-Philippe Tremblay, avec qui il avait déjà joué le Concerto No 4 à Paris, «d'étoile filante parmi les jeunes chefs d'orchestre, toutes catégories confondues». Avec lui, le concert de Shanghai a été complètement différent de celui joué avec Kent Nagano la semaine précédente, affirme le pianiste: "Nagano voulait jouer Mathieu; il m'a téléphoné de Munich et on a passé quatre heures ensemble, ce qu'il ne fait jamais, à travailler mesure par mesure. Il est arrivé avec sa vision de Mathieu qui n'était pas la mienne, mais, comme j'avais joué le Concerto de Mathieu moult fois, je me suis dit que j'allais le laisser faire. La performance du Mathieu à Montréal, qui va être diffusée à la télé de Radio-Canada (ce soir à 21h), était beaucoup plus brucknérienne, d'une dimension germanique, même. Ce soir, c'était le feu: Jean-Philippe, c'est une bombe sur scène, il a transporté l'orchestre!" Comme l'a manifestement transporté la passion contagieuse du pianiste, charismatique et théâtral à souhait.
[...]
© 2010 La Presse. Tous droits réservés
***
Jean-Philippe Tremblay bien entouré par des membres de sa famille. 
À l'extrême droite on reconnaît Denis Tremblay, 
artiste aux idées originales et audacieuses 
qui a aussi marqué l'histoire culturelle de notre région. 
© Photo Jean-Pierre Tremblay